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Causses & Cévennes - sud Massif Central

Causses Cévennes

Vacances sur le territoire des Gorges, Causses & Cévennes

l'Architecture traditionnelle des Cévennes Schisteuses

L'architecture des Cévennes schisteusesIci, il y a une telle unité entre paysage et architecture que les constructions paraissent sorties de terre : les murs des bancels, les clèdes, les jasses mais aussi les fermes - dîtes ‘mas’, les villages, les petits châteaux, les temples et les églises.

C’est la même taille de la pierre, on croirait de la même main.
Tous ont assimilé les mêmes techniques. Il n’y a pas de création architecturales indépendante de l’environnement. 

toiture en lauzes - Vallée FrançaiseL’architecture rurale d’ici est liée aux ressources naturelles ; l’unique matériau de construction des bâtiments, c’est la pierre de schiste, même les toits, dont le bois d’œuvre est celui du châtaignier.
La connaissance physique du matériau qui est transmise depuis des siècles d’une génération à l’autre, rendent les constructions en parfaite harmonie avec la nature.Ce pays se caractérise par ses châtaigneraie et cultures en bancels (terrasses), son relief aigu, des vallées très encaissées en forme de V.  
L’influence méditerranéenne rend le climat clément..

La plupart des habitats sont construits à mi-hauteur du versant en contrebas d’une source.
Les fermes, ‘mas’, hameaux et villages s’accrochent sur les pentes abruptes.En faisant partie, ou aux alentours du mas ou hameau cévenol on voit toujours en nombre variable les éléments suivants :

  • des bancels ( terrasses) soutenue par des murs en schistes, pierres sèches, entreliés avec un réseau de petits escaliersou un seul grand qui les dessert tous.
  • Proche des maisons bassin(s), potager, verger. Mais on a aussi confectionné des bancels aux endroits très inaccessibles, partout où il y a de l’eau, ou on a pu en amener.
  • Une châtaigneraie avec des châtaignier greffés ou des bouscasses (dites ‘cabasses’, les repousses sous la greffe : si le vieux cœur est abattu, cette repousse monte bien droit ) sur un terrain qui suit la pente parfois avec des petites murettes arrondies en contrebas de l’arbre pour ramasser les feuilles (jadis tout était utile)
  • Et bien au dessus la lande jusqu’à la crête pour les chèvres et moutons.
  • Les vieux chemins reliant tous les mas et hameaux, souvent bordés par des bornes et murettes pour empêcher le bétail de manger dans les cultures.

  • Une magnanerie - (partie de) batiment conçu expres pour la culture des vers à soie. Typique sont les dimensions souvent très grandes et le grand nombre des chéminées et fenêtres pour pouvoir créer une temperature constante, nécessaires aux vers à soie. Une ou plusieures dans presque chaque hameau, rajouté au cours de l'histoire.
  • ruchesLa treille pour le vin, (notamment du ‘clinton’, ‘jacquet’, ‘baco’ et autres variétés hybrides).
  • Des prairies pour le foin (la plupart assez récentes).
  • Le rucher, dont les plus anciens  sont vraiment très jolis, faits d’un  tronc d’arbre couvert d’une grande lauze
  • Les tombes tout proches des maisons (voir l’histoire religieuse) souvent avec un cyprès comme symbole de la flamme de l’éternité. Pour économiser la terre cultivable parfois même dans la cour ou dans une cave.four à pain
  • potagerUne clède, petite construction carrée en pierre sèche pour sécher les châtaignes en les transformant en blanchettes pour faire de la soupe, pendant des siècles la nutrition principale des cévenols.
  • Se trouve dans presque chaque hameau mais aussi loin de la maison, là ou sont les châtaigniers.
  • Le four à pain, dans la cour ou inclus dans une mur avec l’ouverture dans la cheminée.
  • L’aire à battre, pour battre les céréales, ici surtout le seigle qui vient en sols acide

L’HABITATION

L’habitation de plan rectangulaire est appuyée sur le rocher ou même en partie taillée dedans.Mas dans la Vallée Borgne
Les plus anciennes sont toujours perpendiculaires à la pente .

Les extensions se faisaient d’abord de préférence en hauteur ce qui demandait moins de travail et d’entretien.

D’autre part on économisait ainsi la terre cultivable, et évitait d’avoir à recréer une bonne assise dans le rocher de schiste, pierre glissante et friable.
La maison s’étage suivant les terrasses, avec ainsi un accès de plain-pied à chaque niveau.

L’histoire presque autarcique d’une ferme évolue en relation avec le fort accroissement de la population par différentes vagues (16ème , 18ème , 19ème siècles avec un maximum au dernier ), d’ou ce besoin d’aménager de nouvelles pièces .

ferme hautes valléesPendant cette époque démographiquement positive on prévoyait déjà la construction d’un nouveau bâtiment voisin en laissant dans le futur angle commun dépasser des grosses pierres de support.

Ainsi l’extension des maisons se réalise avec une nouvelle aile perpendiculaire au premier bâtiment, cette fois parallèle à la pente.

Charpente et toit doivent être aménagés en ‘L’. Pour éviter ceci y sont alors construits des bâtiment plus bas en créant ainsi une enchevauchure des toits dans différents sens et tailles, pour loger les chèvres, moutons, cochon, ânes, lapin, poules, plus rarement pigeons et remise.
Parfois l’ensemble évolue en entourant une cour intérieure avec une porche d’accès, ou en grand L, en grand F, H, U, en deux grandes ailes parallèles ou en pêle-mêle , selon l’époque et l’endroit.

Aussi la taille de tous ces prototypes de constructions évoluent en dimensions qui deviennent en général de plus en plus grands .

Surtout la grande taille voulue pour les nouvelles magnaneries impliquait des grandes constructions nouvelles de 3 ou 4 étages immenses. Le progrès techniques des constructions, rendait cela possible. Aussi les ouvertures devenaient réalisables en plus grande taille et même superposées. L’impôt sur la taille et nombre d’ouvertures n’était plus en vigueur.

Le niveau le plus bas, en partie creusé dans le schiste (d’où suinte l’eau en général évacuée par une petit chenal taillé) sert de cave et de chèvrerie.cadres calcaires dans mur de schiste

Au dessus se trouve la salle commune dont la cheminée occupe toute la largeur du mur dans le pignon accolé à la montagne.

Dans l’autre mur pignon, se trouve la fenêtre qui donne sur la vallée.

Le troisième niveau (s’il existe, ou même le quatrième niveau) sert comme chambre et grange et pendant l’époque d’or comme magnanerie : pièce où sont élevés les vers à soie, avec beaucoup de fenêtres et plusieurs cheminées pour maintenir la température la plus constante possible.

La pente modelée en bancels est à chaque étage accessible de plain-pied ou par une montoire (une passerelle).

L’entrée principale de la cuisine se fait en général par un escalier entre l’entrée des caves, ou au dessus.

Les pièces incorporées en partie dans le rocher ont une voûte en pierre au lieu d’un plancher avec des poutres incorporées dans le mur, pour l’étage au-dessus en raison de l’humidité qui pourrit le bois.

FONDATIONS

Ici et là on peut trouver ‘les pèdes’, fondations taillées dans le schiste non pas en creux, mais en relief.

Sinon la plupart des constructions, ajoutées à l’ensemble ( très simples d’abord et ensuite de plus en plus compliquées, diversifiées et personnalisées) empruntent les murs ou bouts de mur comme assise ou incluent un ou plusieurs murs à l’origine extérieurs comme leur murs intérieurs.

Ainsi on trouve dans chaque mas, hameaux et village des parties très anciennes, la plupart étant des vestiges mises en place comme prieurés fondés par les moines, entre 1000 et 1200.

LES MURS

L’appareillage et l’assise des murs varient de module, suivant la qualité de la roche.Il sont très précis car leur stabilité peut être compromise par la nature glissante et très morcelée du matériau.

schiste, mur en pierres sèches, VentajolsLà où les assises ne sont pas taillées horizontalement, on peut hélas souvent constater que les murs des bancels s’écroulent. A part ça ce sont les sangliers, les racines d’arbres, les pluies torrentielles et les petits ruissellements d’eau pendant longtemps qui menacent les murs des bancels. Ainsi ils etaient et seront toujours en reconstruction partielle.

La structure stratifiée d’un mur en schiste se prête à une grande élasticité. Ainsi on peut voir des bosses, creux etschiste Vallée Française écarts d’aplomb qui semblent
invraisemblables, sans que la santé du mur soit vraiment en danger.
Un outillage puissant permet de le redresser comme à l’origine.


Avec plaisir on peut encore contempler les bâtiments et bancels intacts, qui témoignent d’un patrimoine extraordinaire créé par l’homme.



Les linteaux, les encadrements des ouvertures et les chaînages d’angles sont soit en pierre de schiste taillées, soit en autres matériaux selon l’endroit, l’époque et la richesse du propriétaire : par ex. : grès, calcaire, kersantite ou fraidonite le granite noir des cévennes…

Au-dessus les portes et fenêtres on voit un arc de décharge en forme de triangle isocèle pour soulager les linteaux du poids du mur .Ceci varie aussi par époque et par endroit avec un souci de recherche d’autres solutions technique et/ou matériaux.
Pendant longtemps, le mortier à la chaux était uniquement utilisé pour l’habitation.

La construction est toujours inventive et fonctionnelle et témoigne de l’attention pour les détails et l’harmonie. Même pendant des époques pauvres le cévenol a eu l’œil pour l’aspect esthétique de son mas.
Nombreux details de décoration font preuve de comme les lits de quartz et de galets dans les murs des mas proche des rivières,

galets, calcaire, schiste

les cadres des portes et fenetres avec une taille et matériel personalisé, la chéminée typique, les arcs de décharge au dessus les ouvertures les nombreux jolies porches,
l'alignement des terrasses et les petits escaliers, la maitrise parfait de la taille de pierre pour marches, l'eau etc. etc...


PROPRIETES  DU  MATERIELmère roche schiste

Le schiste, sombre et luisant, reflets dorés ou bleus se reconnaît aisément
à son aspect feuilleté, plissé voire fissuré.
Essentiellement composé de mica en paillettes fines et luisantes dont les couleurs varient au gré de leur composition chimique oxydes de silicium et d’aluminium associés à différents éléments.

Ainsi le mica peut être blanc sous forme de cristaux plus ou moins gros : la muscovite ou la séricite.
Il peut être également noir sous forme de paillettes: la biotite, ou encore rouille- colorée par le fer.
Les petits lits blanc intercalés au schiste sont des amas de quartz qui correspondent à d’anciennes couches de sable cristallisé. 

 LA CHARPENTE

La charpente est faite d’une façon et d’une inclinaison telle qu’elle transmet la plupart du poids du toit en lauze bien lourd sur les murs.
Beaucoup de (bouts de) murs ont bougé avec l’écroulement de la toiture, trop chargés en neige, ou par des fuites qui ont pourri les ‘tirants’ qui relient les deux murs. Le bois de châtaigne même est si imputrescible qu'il sert plusieurs siècles.

La hauteur d’un tronc de châtaignier délimite la longueur des poutres de la charpente et ainsi elle détermine aussi la largeur des constructions.

La faiblesse de la charpente est presque toujours du aux gouttières, sinon elle résiste bien des siècles. Surtout les ‘tirants’ encochées dans les ‘sablières’ qui font les rebords des murs de façade.
Elle est faite de chevrons formant fermes, croisés au faîtage et emboîtés dans la panne sablière qui est maintenue toutes les 2 ou 3 travées, par un entrait.

ARCHITECTURE & L'EAU

L’importance vitale c’est l’eau, à l’époque, maintenant et toujours. Ainsi sont crées des barrages et digues de pierres dans les ruisseaux,des béals taillés dans le rocher pour amener l’eau de très loin.

Les cévenols ont construit tout un ensemble ingénieux pour en avoir, à boire, à stocker, pour arroser, pour le bétail , pour l’énergie hydraulique ( moulins, forges,filatures …),pour faire le ménage (très peu) et pour se protéger en cas de forte pluie et suintement.

Des vannes en pierre, à lever et à remettre pendants les heures de droits d’arrosage, décrit par jour et l’heure, souvent assemblés avec des châtaigniers creux avant l’utilisation du tuyau..
pont de la BrouzarèdeDes trincats :caniveaux d’évacuation de l’eau,
Ponts et passages pour traverser les ruisseaux et rivières,
Des citernes - les seules constructions colmatées au mortier, tous les autres systèmes, comme celui pour capter le suintement des murs incorporés dans le rocher fonctionnait en taille et superposition des pierres dans les bonnes directions.